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Le Blog de l'APMES
27 avril 2020

Covid-19 : Continuité Pédagogique

Le principe d’un probable retour à l’école facultatif pour les élèves et obligatoire pour certains professeurs nous a interpellé et, bien qu’ aucun dispositif final n’ait pour l’instant été officiellement annoncé par le Gouvernement, nous souhaitons nous exprimer aujourd’hui. En effet, si nous avons été consultés sur la question par le Gouvernement, les feuilles de route établies à ce jour au sein des différents établissements de la Principauté ne semblent pas avoir tenu compte des positions que nous avons avancées en tant que représentants des professeurs et personnels parmi nos adhérents. De même, le communiqué du Conseil National soulève nombre de problèmes sans aborder celui des enseignants. Nous avons pourtant entendu la reconnaissance de l’hémicycle sur l’adaptabilité de la communauté éducative lors des séances publiques.

Rappelons tout d’abord que l’enseignement à distance, assuré depuis le 16 mars par les enseignants de la Principauté, a fait ses preuves : à ce titre, il a été salué par les parents comme par le Gouvernement, qui ont mesuré l’effort fourni par la communauté des enseignants. Ceux-ci ont démontré toute leur réactivité, leur solidarité, leur souci constant des élèves et leur capacité de travail démultipliée, sous des formes inventives et novatrices, dans des situations domestiques et familiales souvent rendues extrêmement complexes par le confinement.

Nous comprenons bien sûr la nécessité pour certains parents d’une réouverture des écoles mais nous nous interrogeons sur la pertinence de l’enseignement présentiel d’un point de vue sanitaire ainsi que sur les modalités de celle-ci selon les niveaux scolaires. D’autant plus que cela va à l’encontre des études du Conseil scientifique, de l’Ordre des Médecins de France et de l’Organisation mondiale de la Santé.

Il y a suffisamment de différences entre les publics d’élèves de maternelle, de primaire et de secondaire, premier et second cycles, pour que la question de la reprise en présentiel soit posée pour chacun. La problématique des transports des scolaires et des regroupements massifs d’enfants et parents près des établissements demeure également préoccupante.

Il nous apparait d’autant plus nécessaire de communiquer publiquement les propositions suivantes dans la mesure où le Conseil National évoque lui-même, dans son communiqué suivant le Comité Mixte de Suivi, un « nombre limité d’élèves concernés » par « le choix de la reprise scolaire dans les établissements. »

Nous souhaiterions un sondage massif des parents d’élèves, à tous les niveaux scolaires, qui seul permettrait de mesurer la pertinence en termes d’effectif d’une réouverture de toutes les écoles. Nous ne sommes pas opposés au principe de l’accueil des élèves dont les parents ne peuvent pas exercer leur métier en télétravail, sur le mode d’une extension de l’accueil des enfants des personnels soignants pendant la première partie du confinement. Cependant, nous proposons que les personnels en charge de ces publics soient soit des volontaires, soit des personnels pour lesquels le télétravail est incompatible avec leur activité.

Nous souhaiterions que l’ensemble des dispositifs prévus dans le cadre d’une réouverture des écoles soit recommandé et/ou validé, établissement par établissement, par la Commission Technique d’Hygiène, de Sécurité et de Protection de l’Environnement, seule habilitée à faire cette évaluation.

Dans la mesure où le choix est donné aux parents de remettre leur enfant à l’école, il nous semble aller de soi que pour les enseignants-parents d’élèves, c’est-à-dire une grande partie d’entre eux, la possibilité du télétravail leur soit donnée, comme le prévoit l’article 4 du projet de loi n°1014 : « La mise en place de ce mode d’organisation du travail sera obligatoire pour l’employeur dès lors que la nature de l’activité du salarié est compatible avec son exercice à distance ». S’il en était besoin, le mois de confinement a démontré que c’était le cas.

Néanmoins discriminer ainsi en faveur des enseignants-parents nous semble arbitraire : les situations problématiques sont multiples. Puisque les incertitudes, même chez les experts, sont si nombreuses, nous souhaiterions que la liberté soit donnée à chaque enseignant, selon sa situation individuelle, d’opter pour le présentiel ou l’enseignement à distance. Il y a d’ores et déjà des enseignants volontaires pour reprendre en présentiel, qui accepteraient de prendre en charge les élèves dont les parents font le choix de les remettre à l’école. Pour les autres, nous avons la chance de disposer d’une solution qui fonctionne, et qui semble aller dans le sens du projet de loi.

Rappelons que le télétravail, loin d’être une solution de facilité ou de confort, demande aux enseignants une quantité très importante de travail supplémen-taire et représente des conditions de travail plus difficiles que l’enseignement en présence : au-delà de la préparation et de l’adaptation des cours, l’investissement de temps en formation numérique est extrêmement conséquent.


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